Crise liée à la lutte contre l’empoisonnement à la chlordécone et aux questions mémorielles
Nous, élues et élus, du Conseil Municipal de la ville de Fort de France et le Maire Didier LAGUERRE partageons et intégrons le constat fait par de nombreux martiniquais et martiniquaises, que le pays est confronté à une grave crise sanitaire, identitaire et économique.
L’accumulation des difficultés, l’accroissement des inégalités, l’absence de réponses à des problématiques majeures de santé publique, de pollution des terres, des représentations coloniales dans l’espace public, de l’emploi, engendrent des insatisfactions et des colères qui peuvent être entendues.
Ces questions, dont certaines, sont d’une grande complexité, interpellent chacun d’entre nous.
• Les réponses à apporter ne peuvent être mises en œuvre sans une large concertation du peuple martiniquais.
• Les réponses à apporter ne peuvent se trouver dans aucune forme de violences, d’où qu’elles viennent
• Les réponses à apporter ne peuvent être des constructions démagogiques en ‘trompe-l’œil’.
La Ville de Fort-de France à travers les générations précédentes a toujours été engagée dans le travail mémoriel et de valorisation de l’identité martiniquaise. Il nous appartient aujourd’hui de répondre aux exigences de notre époque ; c’est ce que nous avons commencé à faire, à travers le travail de fond exigeant de la commission Ad hoc « Mémoires et transmissions ».
Certaines statues ou symboles qui pourraient heurter notre mémoire collective, doivent être retirée après un débat démocratique et à la suite d’un travail collectif.
Nous n’acceptons pas les ultimatums et les actions unilatérales qui ne respectent ni le traitement de symboles coloniaux qui ont déjà été entrepris à l’époque, ni les propositions de dialogue du Maire ainsi que le travail de la commission.
Nous tenons par ailleurs à ré-affirmer que l’esclavage, la traite négrière et la colonisation font partie de l’histoire de la France aussi, et que leur enseignement doit être mieux pris en compte dans les manuels scolaires français.
Notre histoire, constituée de temps forts, de héros mais aussi de symboles doit consolider notre mémoire collective.
Parmi ces symboles, nous appelons au respect du tambour, symbole de nos résistances, de nos luttes, de l’esclavage à nos jours.
Notre pays, la Martinique, dont nous réaffirmons qu’il est riche de sa diversité, doit nous conduire à rejeter comme nous l’avons toujours fait, toutes formes de racisme et de discrimination.
Nous appelons toutes les forces vives, l’association des maires à prendre position et inciter à entreprendre à l’échelle de la Martinique d’une part, ce travail mémoriel et de transmission attendu de toutes et tous et d’autre part, les démarches engageant les voies et moyens pour que justice soit rendue plus rapidement dans l’affaire du chlordecone et les responsabilités soient recherchées pour réparation.
Nous devons, plus que jamais, martiniquaises et martiniquais, renforcer notre volonté à faire peuple.