Dimanche Gras
Jou ouvè avec Tanbou Bô Kannal
Lundi Gras
Le Lundi Gras, est le jour où des groupes se livrent selon leur imagination à des parodies de mariage. C’est l’occasion de transgresser l’ordre établi, de se moquer des institutions par l’inversion systématique du sexe, du statut social et familial. Dans ce couple ridicule, c’est en général un homme déguisé en femme qui joue le rôle de la mariée tandis qu’une femme vêtue de costume masculin, portant moustaches et barbe représente le marié.
Parents et amis forment donc des cortèges, parfois menés par une Da (femme qui élevait les enfants dans la famille sur plusieurs générations). Ils défilent empreint de leur rôle établi (noceur-témoin, demoiselle ou garçon d’honneur, père, mère des mariés, amant, concubine…) derrière le couple accompagné d’un « Maire » et d’un « Prêtre » qui miment la cérémonie, pointant avec humour tabous, normes et désordres de la société martiniquaise. La formation des couples et leurs costumes fonctionnent sur le principe de l’inversion et du grotesque : homme habillé en femme et vice-versa (« à l’envers »), grands et petits, très jeunes et vieux, gros et maigre, etc.
Mardi Gras
Le Mardi Gras avec ses diables rouges et diablotins.
Figure centrale du Mardi Gras, le Diable rouge du carnaval est une adaptation originale du peuple martiniquais.
Fourche rouge à la main, ils attaquent, piquent, effrayent, gesticulent, foncent sur les enfants qui hurlent de frayeur : "diab-la ka mandé an ti-manmay, an ti-manmay qui san batem !" Car il s’agit d’effrayer en s’amusant et en amusant les autres.
Le Diable rouge est suivi d’une kyrielle de diablotins qui forment le choeur de son chant et qui battent des mains tous ensemble et donnent la voix avec une simultanéité qui prouve combien le rythme fait partie d’un sentiment musical naturel à l’Africain. Il est le roi du mardi gras, qui se distingue des autres jours par la couleur dominante portée aussi bien par le Diable rouge, ses diablotins (sans grosse tête, ni miroirs) que les carnavaliers.
TBK Tanbou Bô Kannal rend hommage à Victor Treffre.
Voix du quartier Bô Kannal, Victor Treffre 81ans, est le poto mitan du quartier et de la culture traditionnelle ; grand danseur de danmié et aussi chanteur (lavwa) de Bèlè.
Durant le Carnaval c'était le Diable Rouge à Bô Kannal qui donnait des bonbons aux enfants.
Mercredi des Cendres
Enfin, le Mercredi des Cendres avec ses marées de diablesses et, le soir, l’incinération de Vaval.
Le carnaval est vivant et à ce titre il a évolué en s’organisant. Loin de mourir sous les cendres de la Pelée, il est vivifié ; chaque année renouvelé par sa popularité auprès des martiniquais qui l’apprécient tant dans sa spontanéité que par le faste de son organisation thématique. Au cours des siècles, le carnaval a pris une dimension identitaire symbolisant à la fois notre histoire, notre culture, notre société et s’est démarqué à l’échelle international par ses spécificités.